Mélodie vit dans un monde sans couleur, sans mouvement, sans cri et surtout sans bruit. Elle habite dans la plus ultramoderne des villes de son pays. Tout est blanc là-dedans, tout est lisse, instantané et hyper-connecté. Quand elle se lève le matin, Mélodie n'allume pas la radio, c'est interdit ; elle effleure du doigt la partie tactile de ses pantoufles high-tech et son café nano-énergiseur apparaît comme par enchantement dans une tasse holographique. L'intérieur de son appartement est uniforme, molletonné, cotonneux, « coconfortable » comme ils disent ; les seuls motifs qu'on y perçoit sont les spirales du plafond anti-bruit.